Que s’est-il passé à Gorizia le 23 mai ? Guerres, fascismes, frontières, dédiabolisations

Cet article revient sur le regain identitaire en Italie avec l’officialisation du lien entre les néo-fascistes de Casa Pound et la droite institutionnelle, à travers l’histoire de Gorizia et de la rhétorique du vieux et nouveau fascisme. C’est aussi le sujet de la chanson O Gorizia tu sei maledetta.

L’article qui suit est apparu en italien sur le blog du collectif d’écrivains italiens Wu Ming le 29/05/2015. Bien qu’il relate un événement local, le caractère à la fois historique et d’analyse de l’actualité politique est très pertinent pour comprendre la basculement à droite de la politique institutionnelle italienne, où le soi-disant centre-gauche du premier ministre Renzi représente le centre-droite et le centre-droite, dans l’ après Berlusconi, est représenté par l’extrême droite. Cela advient notamment en fonction anti-immigration, comme le démontrent les dernières élections régionales, où le vrai parti gagnant a été la Lega Nord. Suite aux élections, les régions de la Ligurie, de la Lombardie et de la Vénétie, tracent actuellement dans le nord un front uni contre l’accueil des migrants (depuis janvier 54.000 personnes sont arrivées en Italie, dont 3480 dans la seule journée du 06/06/2015). L’actuel gouverneur de la Lombardie Roberto Maroni vient de déclarer des coupes budgétaires pour les mairies de sa région qui oseront accueillir encore quelqu’un.
L’article est tout aussi utile pour placer dans son contexte la chanson « O Gorizia tu sei maledetta. »

Que s’est-il passé à Gorizia le 23 mai ? Guerres, fascismes, frontières, dédiabolisations

par Tuco aka Martino Prizzi

Le 23 mai 2015 à Gorizia, il s’est passé quelque chose.

Au « Parc de la Rimembranza », sur une estrade en bois, un type qui s’appelle Simone Di Stefano – jamais vu auparavant par ici - parlait de sang et de terre. De sang italien et de terre italienne. À son côté, la conseillère municipale Silvana Romano, de Forza Italia. Face à lui, un millier de somnambules [1] agitaient des drapeaux de tortues [2] et des drapeaux tricolores. Di Stefano disait qu’il faut être prêts à mourir pour l’Italie, comme les fantassins de 1915, car l’Italie est en train de se précipiter dans le gouffre par la faute des traîtres et des ennemis de la Nation.

La conseillère à son côté applaudissait convenablement. Les somnambules aussi. Ils étaient arrivés de toutes les régions et avaient traversé en cortège un dédale de rues secondaires désertes pour célébrer l’entrée en guerre de l’Italie et insister sur la sacralité des frontières de la Nation, dessinées avec le sang. S’inspirant de la légende de la fondation de Rome, ils avaient récolté dans un bouclier des poignées de terre ramenées pour l’occasion de toutes – presque toutes – les provinces d’Italie.

Le chefaillon de Casa Pound Di Stefano (à droite) et la conseillère de la mairie (toujours à droite)

L’union de terre et de sang ne peut que donner le tétanos.

Le 23 mai 1915, l’Italie déclara la guerre à l’Autriche, -à laquelle elle était liée par une alliance défensive vieille de trente ans - après avoir négocié avec la France, l’Angleterre et la Russie et avoir obtenu en échange de l’intervention non seulement Trento et Trieste, mais également la Dalmatie, l’Albanie, la province turque d’Antalya et des « compensations coloniales » sans autres précisions. L’intervention de l’Italie dans la première guerre mondiale ne fut pas la quatrième guerre d’indépendance, mais une forme d’impérialisme déployé, comme le proclama sans hypocrisie Ruggero Timeus [3]. L’intervention fut préparée par le matraquage d’une campagne de propagande envahissante, à laquelle contribuèrent activement la quasi totalité des intellectuels italiens, au premier rang desquels Gabriele D’Annunzio. La propagande va-t-en-guerre était centrée sur l’idée qu’un sacrifice humain d’une dimension colossale était nécessaire pour construire la Nation. C’est pourquoi les soldats italiens furent envoyés délibérément à l’abattoir pour conquérir quelques centaines de mètres de terre.
Et lorsque la propagande ne suffit plus à stimuler « l’héroïsme de nos fantassins », c’est à dire presque immédiatement, le peloton d’exécution fit alors son entrée. Des milliers de soldats furent passés par les armes pour désertion ou pour « couardise face à l’ennemi ».

Gorizia, en 1915, était une ville de 30.000 habitants, dont un peu moins de la moitié étaient italiens (incluant les citoyens de langue maternelle frioulane), 11.000 étaient slovènes, 3.000 étaient allemands, 2000 d’autres nationalités. En considérant la ville avec sa « province », les Italiens n’atteignaient pas les 35 %, et étaient tous concentrés, outre Gorizia, dans les petites villes de Cervignano, Monfalcone et Gradisca. Toute la zone au nord et à l’est de Gorizia était densément peuplée de Slovènes. Les habitants de Gorizia aptes au combat se battirent dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Pour eux la guerre avait commencée dès 1914 au Monténégro contre les Serbes et en Galice contre les Russes. Après l’attaque de l’Italie, en mai 1915, les Slovènes furent en grande partie déplacés sur le front de l’Isonzo : bien que beaucoup d’entre eux aspiraient à l’autodétermination vis-à-vis de l’Empire, le fait de se battre pour défendre leurs propres ville et villages contre une armée d’invasion constituait une forte motivation pour rester loyaux à l’armée austro-hongroise. Si dans la vulgate nationale italienne, Gorizia est devenue le symbole des terres à « affranchir », c’est à dire à conquérir, dans la mémoire réelle de ceux qui vivaient à Gorizia, surtout les Slovènes, Gorizia est devenue au contraire le symbole des terres à défendre contre l’envahisseur italien.

Gorizia en 1918

Gorizia fut la seule ville conquise les armes à la main par l’armée italienne. La conquête de la ville coûta la vie, en une semaine, à 30.000 soldats italiens et austro-hongrois. Le 8 août 1916, les fantassins italiens entrèrent dans une ville en ruine, abandonnée par la quasi totalité de ses habitants. Parmi les 30.000, seuls 3.000 étaient restés. Parmi eux, quelques centaines, surtout des Slovènes, furent immédiatement internés en Sardaigne. Gorizia, ou ce qu’il en restait, fut reconquise par les Austro-hongrois en octobre 1917, suite à la bataille de Caporetto. Elle revint enfin à l’Italie après la chute de l’Empire et l’armistice de novembre 1918. Ce que subit Gorizia durant et après la première guerre mondiale fut un urbicide [4], comparable à celui subi par Mostar en des temps plus récents. Les dévastations de la guerre et la politique d’italianisation violente menée par le fascisme détruisirent irrémédiablement le caractère multiethnique et multiculturel de la ville.

[Ni guerres ni frontières ni fascismes]

Pour raconter tout cela, pendant que les fascistes du troisième millénaire mélangeaient la terre et le sang dans leur alambics, nous avons traversé la ville en manifestation. Nous avons chanté O Gorizia tu sei maledetta, nous avons porté en cortège 300 croix en bois sur lesquelles étaient écrit des noms italiens, allemands et slovènes, de vrais noms tirés des tombes du cimetière de Gorizia. Nous étions plus de mille : communistes, anarchistes, chrétiens pacifistes et beaucoup de gens sans appartenance politique spécifique. Beaucoup d’entre nous étaient de Gorizia, d’autres étaient arrivés de Trieste, Udine, Lubiana, certains même de Zagreb. Nous étions italiens, slovènes, frioulans et croates.
De nombreuses voix, de nombreuses histoires, toutes unies par un même choix de camp politique : l’antifascisme. Et existentiel : la désertion face aux appels aux armes au nom de la Nation.
Mais la ville n’était pas là. Les magasins avaient baissé les rideaux, les routes étaient désertes. Les gens étaient barricadés chez eux ou à écouter Saviano [5] qui parlait de légalité – l’événement mondain de l’année dans cette ville à la périphérie de tout. La ville nous était indifférente, comme elle était indifférente aux fascistes. Le PD [6], la CGIL [7], l’ANPI [8] et la politique officielle slovène étaient également indifférentes.
Au contraire la droite italienne et la presse locale en langue italienne étaient tout sauf indifférentes : elles avaient conduit au cours des derniers 15 jours une campagne de terrorisme psychologique pour convaincre les citoyens que notre cortège allait mener au Désordre. Tandis qu’elle s’était empressée d’assurer aux citoyens que les fascistes allaient défiler en bon Ordre. En agitant des drapeaux tricolores.

[Nous sommes prêts à mourir. L’Italie nous a appelé !] La mort.

Trieste, 24 mai 2015. Les célébrations officielles du centenaire de l’entrée de l’Italie dans la première guerre mondiale se sont conclues avec l’arrivée de la relève chantant « L’esercito marciava.. » [9] et le concert de la chanteuse Ivana Spagna sur la Piazza Unità. 600 militaires avaient porté les drapeaux tricolores à travers toute la botte, partant de Trapani, « avec pour but de représenter le mouvement de rapprochement à Trieste à partir des endroits les plus lointains d’Italie ». La dernière porteuse de hampe est la Ministre de la Défense Roberta Pinotti. Au cours des jours précédents, plusieurs exercices démonstratifs de détachements militaires s’étaient déroulés dans les rivières : sauts de parachutistes, débarquements dans la lagune, fanfares des bersagliers. Les affiches qui ont rendu public l’événement expliquaient combien, lors de la première guerre mondiale, l’armée avait joué un rôle fondamental pour la construction de l’identité nationale italienne, et que les célébrations du centenaire « entendent poursuivre idéalement ce processus identitaire (…) dans le moment historique actuel, où la quête d’identité, de valeurs et de reconnaissance culturelle est fortement ressentie par la collectivité ». La résonance avec les slogans de Casa Pound est évidente.

Trieste, 24 mai. L’armée marchait, mais y’ avait dégun.

Mais à Trieste non plus, la ville n’est pas là pour l’armée italienne. La place est vide aux trois quarts. Quelques centaines de passants et de touristes regardent curieusement les chars d’assaut dans la « ville affranchie, chère aux cœurs de tous les Italiens. »
Pendant la première guerre mondiale Trieste n’a pas connu les destructions de Gorizia. Elle a par contre partagé avec Gorizia la violence du fascisme de frontière et de sa politique d’italianisation forcée dans l’après-guerre. La ville perdit sa fonction stratégique de port de l’Empire, et sa bourgeoisie, se découvrant italianissime, vivota pendant vingt ans à l’ombre du régime, pour ensuite se damner l’âme au retour des « autrichiens » en 1943. Revenue au centre de la rhétorique nationaliste italienne dans le deuxième après-guerre, la ville vit encore à présent dans un état de schizophrénie, entre les regains national-patriotiques et les rances nostalgies austro-hongroises.
Les dernières années ont vu l’émergence d’un mouvement néo-indépendantiste et la transformation en triestinissimes de beaucoup des italianissimes. Sous le voile identitaire différent se voient les mêmes visages, s’entendent les même discours depuis toujours. Mais il est évident que le tricolore ne réchauffe plus les cœurs.
Quelqu’un pourrait-il se faire saisir par l’optimisme, pourrait-il tirer la conclusion que toute cette indifférence démontre que l’on s’est finalement libéré du passé, de ce passé là. Mais il suffit de faire une tournée dans les bars, ou sur les réseaux sociaux, cela revient au même, pour se rendre compte qu’il n’en est pas ainsi. Le passé est encore tout entier ici, il pèse des tonnes, avec sa charge de haine prêt à se déchaîner contre la première cible disponible : les Roms, les réfugiés Africains, l’éternel ennemi Slave.. On en a eu un échantillon à l’occasion du premier mai, quand la présence dans le cortège d’un drapeau yougoslave avec une étoile rouge – pour célébrer le soixante-dixième anniversaire de la libération de Trieste, advenu exactement le premier mai 1945 par l’action de l’armée de libération yougoslave – a déchaîné la réaction véhémente de la droite fasciste, derrière laquelle s’est diligemment placé le nouveau Parti de la Nation que doit constituer Renzi. C’est une haine vécue en privé, qui pour l’instant ne parvient pas à se coaguler dans une identité collective. C’est une haine sourde qui monte dans le vide de perspectives existentielles généré par la crise économique et par le chômage de masse. Dans ce vide, les paroles de Di Stefano se confondent avec les communiqués de presse de l’armée italienne. Elles deviennent partie de la normalité, elles assument un rôle presque « institutionnel ». Sur un site d’informations des Abruzzes on lit : « À Gorizia se sont déroulées les célébrations pour le centenaire de l’entrée en guerre de l’Italie dans le premier conflit mondial. Les célébrations ont aussi accueilli la manifestation annuelle de Casa Pound Italia, qui a justement choisi d’intituler son propre événement ’’ITALIA relève-toi, bats-toi et gagne !’’ ».
Nous avons essayé d’apporter des mots et des histoires différentes dans ce vide, de relier les fils d’un récit ininterrompu, à rappeler que l’on doit rester humains. [10] Mais il s’est passé quelque chose à Gorizia, le 23 mai, quelque chose de mauvais, et il faudra des années pour comprendre quoi.
Pour l’instant, nous pouvons seulement essayer de mettre en évidence certains éléments constitutifs du cadre dans lequel s’est déroulée cette journée branlante :

1. La dédiabolisation de Casa Pound après s’être raccrochée au char de Salvini. De cela, un jour ou l’autre, Renzi devra en payer le prix politique. La construction de « Salvini » décidée autour de la table par les grands électeurs de Renzi, a de son point de vue été un chef-d’œuvre : d’un bout à l’autre, « Salvini » est apparu sur les journaux et à la télé – et il n’en est jamais ressorti – interprétant le rôle d’un Leader du centre-droit taillé sur mesure pour faire gagner Renzi encore pour quelque temps. Mais nous voyons maintenant à quel prix.

2. La date et le lieu. Choisir Gorizia, ville périphérique mais avec une valeur symbolique très forte dans la rhétorique nationaliste italienne, a fait en sorte qu’au final Casa Pound a pu surfer sur la vague du moment, sûrement bien plus que nous les antifascistes. Ces jours-ci nous avons vu s’écouler un fleuve de rhétorique patriotique sur la grande guerre, sur la patrie, sur nos morts, sur Gorizia, sur Trieste italienne etc. On retrouve tout le monde dans ce fleuve, de Mattarella à Pinotti qui arrive en courant sur Piazza Unità, aux enfants qui vont voir les soldats débarquer ou atterrir. Les médias ont joué leur rôle, et ils l’ont bien joué. Du point de vue émotionnel il n’y a pas eu d’histoire : d’un coté « nos morts » et « le prix payé pour être italiens » ; de l’autre ceux qui risquaient de dévaster Gorizia (après le premier mai à Milan un seul tag devient dévastation)

3. Le soutien de la droite locale qui s’est alignée ouvertement avec Casa Pound. Évidemment cela n’est plus « inconvenant ». Il y a les polémiques, mais on peut quand même le faire : c’est culturellement dédiabolisé.
Di Stefano et l’économiste no-euro Claudio Borghi, responsable des politiques économiques de la Lega Nord de Salvini et candidat gouverneur aux élections régionales en Toscane

Di Stefano et l’économiste no-euro Claudio Borghi, responsable des politiques économiques de la Lega Nord de Salvini et candidat gouverneur aux élections régionales en Toscane.

4. La fuite à l’anglaise du PD, de l’ANPI, de la CGIL etc. Face à cette rhétorique émotionnelle, ils n’ont pas voulu prendre parti. L’antifascisme c’est bien s’il est confiné aux célébrations officielles du 25 avril, mais cela paie sûrement beaucoup plus de ne pas être contre « nos morts » le 23 mai. Car il s’est agit de cela, « médiatiquement », le 23 mai : Casa Pound qui allait rendre hommage aux morts, aux tombés, à l’honneur national, à la mémoire, à l’Italie.. Et puis les Autres – c’est à dire nous – qui menaçaient de tout fracasser.

5. L’indifférence de la politique officielle slovène. Tandis qu’au niveau de base, sur le littoral slovène, une mobilisation spontanée s’est concrétisée dans la participation au cortège transnational de Gorizia avec les antifascistes italiens, la politique officielle slovène s’est désintéressée de la provocation fasciste, annoncée près de la frontière depuis des semaines. La seule prise de position officielle a été une note de protestation tardive par le chef d’État slovène, le 22 mai. La Slovénie – sans se différencier de l’Italie – est traversée par une profonde lacération entre ceux qui considèrent l’antifascisme comme un principe fondateur d’une démocratie réelle, et ceux qui veulent au contraire réhabiliter le collaboration de Domobranci au nom de la Nation. Tout comme en Italie, la gauche politique est incapable – ou juge inutile – de s’opposer à cette dérive.

6. L’ignorance désarmante d’une grande partie des italiens sur tout ce qui a à voir avec la « frontière orientale ». En dehors de ces borderlands, très peu de gens ont saisi le sens profond de ce qui s’est passé à Gorizia : la soudure entre la rhétorique officielle de l’État et celle des fascistes du troisième millénaire, émergée de manière explicite dans les célébrations de la grande guerre, le vrai mythe fondateur de l’identité nationale italienne. La soudure s’est manifestée exactement en ces terres, là où les blessures causées par cette guerre ne se sont jamais cicatrisées, ni d’un côté ni de l’autre de la frontière. Il est vraiment déconcertant de voir que même certains journaux proches des mouvements se soient intéressés aux faits du 23 mai exclusivement en relation à une escarmouche de frontière, l’affaire de l’écriture du nom de « TITO » sur le mont Kokoš. Une escarmouche qui n’a probablement aucun lien direct avec la manifestation de Casapound et qui rentre au contraire dans une « guerre des pierres » toute locale et longue de plusieurs décennies sur les collines du Carso.

Je remercie Maja, Luca, Andrea, Alessandro et Wu Ming 1 pour le brainstorming qui a donné lieu à cet article.

Notes :

[1L’image métaphorique fait écho au dernier roman collectif de Wu Ming « L’armée des somnambules », qui se déroule pendant la Terreur et dont le titre fait référence aux réactionnaires

[2Il s’agit des drapeaux de la formation néo-fasciste Casa Pound.

[3Il s’agit de l’un des penseurs les plus connus et radicaux de l’irrédentisme de son époque. L’irrédentisme est l’aspiration à compléter l’unité nationale italienne avec les terres que l’on présume appartenir à la Nation bien qu’elle n’en fassent pas partie. Le terme est apparu pour la première fois en Italie en 1877 et il est utilisé notamment pour parler de la frontière nord-orientale : Trento, Trieste, Gorizia étaient définies comme étant des terre irredente. Le but de l’article est entre autres de montrer à quel point en ce qui concerne Gorizia cette aspiration était idéologique et absolument pas fondée sur la réalité de la ville.

[4En italique dans le texte originel, car le mot est inventé.

[5l s’agit de Roberto Saviano, écrivain auteur du best-seller « Gomorra », qui raconte la Camorra à Naples avec un style néo-réaliste. Après le succès obtenu par son premier roman, Saviano est devenu l’un des principaux éditorialistes du quotidien la Repubblica et par conséquence l’un des principaux formateurs d’opinion en terme de légalité en tant que valeur fondatrice du soit-disant centre-gauche représenté in primis par Repubblica et ses suiveurs.

[6Partito Democratico, le parti du premier ministre Matteo Renzi.

[7Confederazione Generale Italiana dei Lavoratori, l’équivalent italien de la CGT.

[8Associazione Nazionale Partigiani Italiani, l’association des ex-résistants au fascisme.

[9Début de la chanson « La leggenda del Piave » qui raconte en termes héroïques le départ des troupes italiennes le 24 mai 1915, après la déclaration de guerre à l’Autriche.

[10La référence ici est au slogan « restiamo umani » de Vittorio Arrigoni, activiste tué à Gaza par les Salafistes en 2011.

PS :

Ecoutez la chanson O Gorizia Tu Sei Maledetta.

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